samedi 10 mai 2008

Risques et pratiques sécurisantes

Un mot concernant les dangers éventuels de certaines pratiques. Je ne peux que donner raison à Thérèse concernant le fait que certains dangers existent. Il est évident que lorsque des pratiques de douleurs ou de contrainte sont mises en oeuvre, il s'agit d'être très prudent.

On peut, par exemple, entraver quelqu'un et l'enfermer dans un placard pour le punir. Rien de bien dramatique, excepté si on n'a pas pensé à la quantité d'air disponible et au risque d'asphysxie. On peut aussi jouer avec des aiguilles et oublier les possibilités d'infection. De même pour les brûlures diverses qui ne doivent pas entamer l'intégrité physique du soumis, voire de l'esclave.

La chose est semblable avec le ligotage qu'il s'agit de pratiquer avec soin. Il ne faut pas oublier que parfois, un dominé se retrouve dans des positions non naturelles qui peuvent rapidement engendrer des crampes extrêmement violentes et terriblement douloureuses. L'écoute est encore une fois la clé de la situation. Sans que cela soit forcément verbal, être attentif au regard, aux expressions du visage, à un éventuel inconfort. Des contraintes consenties ne signifient pas forcément des douleurs proches de la torture. Cela dépend de l'engagement de chacun et de sa recherche dans la relation telle qu'elle se déroule. Chacun DOIT y trouver son compte.

Un soin encore plus grand doit être apporté dès qu'on se lance dans la suspension du corps. Je dirais qu'il est hors de question de s'y aventurer sans avoir une pratique au sol qui aura permis de s'habituer aux technique de nouage. La personne attachée ne doit pas courir le risque d'une chute, soit pendant la séance si un noeud se défait, soit au moment où les liens sont dénoués ou coupés.

De plus il faut avoir présent à l'esprit que certains points du corps ne peuvent être noués trop fortement sous peine de bloquer la circulation sanguine et d'engendrer des problèmes en quelques minutes seulement, comme le ferait un garrot. Ce qui est lâche ou supportable au sol peut très vite se transformer en une entrave très gênante ou dangeureuse en suspension. De même il faut s'assurer de pouvoir libérer instantanément un ligotage mal vécu. Ne pas oublier non plus qu'une personne soumise débutante peut être prise de panique et se débattre dans une situation qu'elle n'avait que fantasmée. Il faut donc pratiquer selon une progression.

Les points d'attache principaux sont fixés sur le torse qui, grâce aux muscles pectoraux, offre la surface corporelle et la résistance nécessaire. A cela s'ajoute la ceinture abdominale et le haut des cuisses qui permettent de réaliser une sorte de harnais solide et sécurisant.

Les cuissent et les mollets peuvent aussi être noués mais comme des attaches secondaires. Cela permet au noué de maintenir un équilibre ou reposer ses membres en suspension.

Les poignets et chevilles sont des lieux de circulation sanguine cruciaux et sont très fragiles. Leur ligotage servira davantage à des jeux de domination et d'entravement liés à une esthétique bdsm et à l'expression de vos fantasmes.

Ne pas oublier que la masse d'une personne sera répartie sur les différents points de pressions. Ne pas oublier non plus que les points d'ancrage au plafond, au mur ou ailleurs doivent être testés et résister à la suspension de bien davantage que la masse d'un corps humain. La pression peut augmenter considérablement en cas de mouvements, voire d'agitation. Pas question de voir chuter lourdement quelqu'un qui est entravé et qui n'aurait aucun moyen de se protéger ou d'amortir sa chute.

Une fois ces règles respectées, c'est l'imagination et le désir qui se chargeront du reste.

L'illustration ci-après, effectuée à partir du dession de l'Homme de Vitruve de Léonard de Vinci, montre en vert les points d'attache principaux, en bleu les secondaires et en rouge les points de pression interdits.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour Maître Kaze

Cet article est très intéressant et vous être sûrement quelqu'un de sérieux et avec de l'expérience. Vous avez sûrement des conseils à donner à quelqu'un qui serait débutante comme moi et qui voudrait devenir soumise. J'espère que vous répondrez à cette demande. Disons que ce n'est pas quelque chose de général que je voudrais mais plutôt ce que vous faites. Par exemple la première rencontre, quand vous faites un contrat, ce que vous attendez de quelqu'un qui se soumet à vos désirs, si il y a des choses que vous vous interdisez aussi peut-être. Et aussi ce que vous souhaiteriez ajouter, bien évidemment.

Peut-être que vous avez déjà écrit des choses là-dessus mais comme je vois que vous répondez aux commentaires alors j'ose vous demander ça et je vous remercie par avance pour le temps que vous accepterez de prendre pour répondre à ma demande.

Thérèse